Wetlands 2023, un suivi naturaliste participatif et international relayé à l’échelle locale et transfrontalière.
Comme chaque année, durant le deuxième week-end de janvier, une équipe du CPIE, les gardes du littoral du domaine d'Abbadia et de nombreux bénévoles se sont mobilisés pour assurer le comptage des zones humides locales "Wetlands".
| 18 Janvier 2023
De quoi s’agit-il?
Le comptage des oiseaux d’eau hivernants de la mi-janvier est un recensement des espèces présentes sur un réseau de zones humides. Ces sites sont désignés "zones d’importance internationale" au titre de la convention Ramsar. Infos + ICI
Ce comptage est organisé par Wetlands International, une organisation à but non lucratif œuvrant pour la conservation et la restauration des zones humides, et concerne cent quarante-trois pays répartis sur quatre continents via un réseau de plus de 150000 bénévoles participant aux dénombrements. C'est ainsi que plus d’1,5 milliards d’oiseaux d’eau de 871 espèces différentes qui sont dénombrés chaque année sur 50000 zones humides référencées.
Et en France, comment cela se passe?
Les premières données françaises de comptage Wetlands International remontent à 1967.
La LPO (Ligue de Protection des oiseaux) coordonne le réseau depuis 1987 et a étendu en 1990 le comptage à tous les groupes d’espèces d’oiseaux d’eau (grèbes, plongeons, hérons, cormorans...).
Jusqu’en 2016 elle produisait une synthèse annuelle sur les anatidés et les foulques hivernants. Depuis 2017, tous les groupes d’espèces d’oiseaux d’eau sont pris en compte et leurs totaux ainsi que les tendances associées figurent dans les bilans annuels.
Synthèse Wetlands Nouvelle-Aquitaine ICI
En France le réseau Wetlands est composé de 55 coordinateurs départementaux ou régionaux. Un réseau de plus de 1 500 bénévoles issus de près de 200 organismes et associations comme la nôtre participent aux comptages.
Près de 90 millions d’oiseaux de plus de 150 espèces sont dénombrés depuis 1967 sur un nombre croissant de zones humides.
Chaque année le réseau français de sites se fait plus vaste avec l’ajout de nouvelles zones humides pertinentes.
Depuis 2002, plus de 500 zones humides sont référencées et comptées régulièrement.
Déclinaison à l’échelle locale et transfrontalière
Durant le week-end, 22 bénévoles et passionnés ont arpentés la côte basque pour inventorier les sites d’importance majeur:
- Sur la baie de Txingudi dans son intégralité en partenariat avec les ornithologues du Gipuzkoa et du Parc écologique de Plaiaundi
- Au domaine d'Abbadia (2 jumeaux et la baie de Loya) en partenariat avec les gardes du littoral
- En mer face à la Corniche basque, viviers basques, belvédère Juantxo et vasières de l’Untxin à Sokoa Urrugne
- dans la baie de Saint Jean de Luz – Ciboure
Un grand MILESKER aux élèves de BTS GPN volontaires des lycées agricoles de St Pée et de St Palais qui se sont mobilisées aussi et qui sont venus nous prêter main forte!
Le comptage a permis cette année d’inventorier sur les communes d'Hendaye, Urrugne, Ciboure et St Jean de Luz, 29 espèces différentes:
- des limicoles (Courlis cendré et corlieu, Bécasseau variable, Chevalier aboyeur, guignette…),
- des laridés (Mouette rieuse et mélanocéphale, Goéland marin, brun, argenté, leucophée…),
- des grèbes (Grèbe castagneux),
Vous pouvez consulter la fiche bilan de l'ensemble du comptage sur le baie de Txingudi dans sa dimension transfrontalière voir ci-dessous.
À quoi servent les données de comptage?
Ces données servent à produire des informations régulières sur les statuts, les tendances ainsi que sur la taille et la répartition des populations d’oiseaux d’eau. Les objectifs sont d’identifier des enjeux de conservation pour les oiseaux d’eau et de désigner les sites à protéger en priorité.
Pourquoi la mi-janvier?
Le comptage Wetlands a lieu chaque année sur le weekend de la mi-janvier car à cette période la majorité des espèces d’oiseaux hivernant en France sont présentes sur leurs sites d’hivernage.
Cette année nous avons eu la chance d’observer une espèce peu commune!
La Mouette de Bonaparte (Chroicocephalus philadelphia)
La Mouette de Bonaparte se reproduit dans l’ouest de l’Alaska et dans le sud de la Colombie Britannique, vers l’est jusqu’à l’est du Québec (sud-est du Canada) et probablement dans le nord de l’Etat du Maine (nord-est des Etats Unis).
Elle hiverne le long des côtes de l’Amérique du Nord, sur la côte Pacifique jusqu’au sud du Mexique, et sur la côte Atlantique jusqu’en Floride et aux Grandes Antilles.
Pendant les hivers doux, elle est présente depuis les Grands lacs jusqu’au Golfe du Mexique.
Elle tient son nom de l’ornithologue et homme politique français Charles-Lucien Bonaparte, neveu de l’empereur Napoléon Bonaparte.
Pour illustrer la rareté de cette espèce, en 2022 seule 6 individus ont été observée en France Métropolitaine.
Elle est souvent observée lors d’épisodes de tempête, qui souvent fatiguent les oiseaux pélagiques qui par conséquence viennent se reposer sur les zones humides côtières.
Pour en savoir plus sur cette espèce :Infos + ICI
On peut donc se donner rendez-vous l’année prochaine… Avis aux amateurs!